La distanciation, le détachement, de manière inconsciente bien évidement. C’est le deuxième stade du burn out maternel. Cette phase arrive lorsque la fatigue, l’épuisement n’ont pas été traités.
Définition du dictionnaire
Distanciation : Fait de créer une distance entre soi et la réalité (1)
Détachement : désigne une disposition ou un état idéal dans lequel l’individu ne serait pas affecté par les situations de l’existence quotidienne. (2)
Dans le cas du burn out maternel
Voici ce que cet état peut donner : « Petit à petit, je sens que, de plus en plus de choses glissent sur moi. Certains réflexes tendent à disparaitre. Je suis parfois comme indifférente à ce qui peut arriver à mes enfants. Si l’un d’entre eux trébuche, au lieu de me précipiter pour le rattraper ou pour amortir sa chute, voire pour le consoler s’il est déjà à terre, comme je le ferais en temps normal, je ne réagis pas : je le regarde, sans émotion, et je ne bouge pas. S’il pleure, je lui en veux presque de me tirer de ma torpeur, car alors je me mets à avoir mal pour lui » (3)
La fatigue n’a pas été traitée, elle est toujours présente et s’aggrave encore. Pour préserver ses ressources, la mère va mettre de la distance entre elle et les événements. Elle va se détacher des sources de stress pour en limiter les effets. Elle peut aussi développer une usure de la compassion. Le malheur, les douleurs de ses enfants, de son entourage ne la touche plus.
Un phénomène en lien avec la relation
Cet item du burn out est signalé dans les milieux professionnels de l’aide, du secours, lieu où l’implication de l’intervenant est forte émotionnellement. C’est aussi le cas des mères de famille. « On parle de stress vicariant pour désigner les troubles d’usure compassionnelle qui affectent souvent les professionnels de santé, les travailleurs sociaux, les sapeurs pompiers, les policiers dès lors que le côtoiement avec des victimes de stress post traumatique leur devient insupportable. »(4)
Dans de nombreux cas, le fait de mettre à distance un événement, un vécu en prenant du recul aide à mieux l’appréhender. En ayant un regard sur les faits détachés des émotions. L’utiliser en conscience est d’ailleurs un outil que les professionnels doivent développer pour ne pas être envahis par les émotions des personnes qu’ils soignent. Les ressentis qu’eux même peuvent avoir en fonction de leur propre vécu se transmettent également aux personnes aidées.
Une déviance possible
Dans le cas du burn out maternel, cet état pourra amener à une absence de soin vis à vis de l’enfant. Cela peut aller jusqu’à de la maltraitance physique et/ou psychologique. Il peut y avoir de la violence verbale, des injures, des cris ; de la violence physique par des coups (fessées, claques), des gestes brusques (tirer l’enfant par le bras, le bousculer pour qu’il avance).
Quel traitement possible ?
Avant le traitement, il y a la prise de conscience de la mère ou de son entourage sur cet état de fait. La personne qui prend conscience est celle qui pourra la première demander de l’aide à un(e) professionnel(le).
Pour sortir de cet état : parler de ses émotions, apprendre à gérer la colère, revoir son organisation et bien sûr traiter l’état de fatigue. Autant que faire ce peut, faire la démarche en couple.
Une femme qui se sent soutenue par son conjoint et son entourage aura plus de facilité à retrouver plaisir et joie de vivre.
Marie-Christine Eustache, coache professionnelle certifiée RNCP1, auteure du livre « Le burn out maternel, comment j’en suis sortie« ,
(1) http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/distanciation/26046
(2) http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9tachement_%28philosophie%29
(3) extrait de « Mères épuisées » Stéphanie Allenou
(4)http://www.ecosociosystemes.fr/burnout.html