1er stade du Burn-out maternel – L’épuisement

Selon une étude de l’association MamanTravail, 63% des femmes qui travaillent sont épuisées. (1) (Aucun chiffre trouvé sur l’état d’épuisement des mères au foyer sans activité professionnelle) L’épuisement est le premier stade du burn out maternel, de quoi s’agit-il ? Voici la définition du dictionnaire (2) :

  • Action d’épuiser, de mettre à sec, de stériliser, d’user jusqu’au bout ou de s’épuiser ; fait d’être épuisé, tari
  • État de quelqu’un dont les réserves nutritives ont été consommées ou dont le tonus nerveux est très réduit ; faiblesse extrême

L’épuisement physique provient d’un manque de ressources nutritives, elles ont été consommées et n’ont pas été renouvelées.

Sans carburant, le corps ne peut pas fonctionner, une alimentation saine, diversifiée est donc nécessaire.

Quelles sont les causes de l’épuisement physique et même physiologique ?

Une alimentation insuffisamment nutritive, parfois trop riche en produits industriels, avec un manque de fruits et de légumes frais. Hippocrate le disait 400 ans avant JC « Que ton  alimentation  soit ta première médecine », il semble qu’à notre époque ce principe simple ait été quelque peu oublié. S’alimenter correctement, prendre soin de ce que nous donnons à notre corps comme carburant doit redevenir une priorité.

Des événements qui pompent énormément sur les réserves, arrivant en tête bien sûr pour les femmes : les grossesses. Le corps va puiser dans ses réserves pour construire un petit être durant 9 mois ! Il arrive que certaines femmes aient plusieurs grossesses à suivre. Ont-elles le temps de recharger leur organisme entre deux ? Malheureusement, c’est peu souvent le cas. En effet, 51% des femmes enceintes présenteraient une anémie (3)

Puis arrive, l’accouchement avec une dépense d’énergie conséquente, environ 500kcal pour 6h de travail (4) Il peut être un poids de plus dans la balance de l’épuisement des ressources et ce plus particulièrement en cas de césarienne ou d’épisiotomie. Les variations hormonales sont également importantes. L’allaitement maternel nécessite aussi de l’énergie et une alimentation de qualité. La mère qui allaite y est souvent plus attentive que celle qui n’allaite pas. Elle évite donc en partie l’épuisement à ce niveau là. (5) Le manque de sommeil. Si le corps n’a pas de temps de repos suffisant (7h à 8h par nuit)(6), la récupération physique ne peut avoir lieu et la fatigue s’accumule.

Un des gros points noirs de l’épuisement

C’est la répartition des tâches au sein du couple.  En laissant à madame une grande part des activités domestiques, celle ci s’épuise rapidement. Un dossier très intéressant  de l’INSEE (7) sur le sujet montre l’inégalité de cette répartition et une précision qui a son importance : selon l’étude, les hommes auraient 30 minutes supplémentaire de temps libre quotidiennement par rapport aux femmes. A l’épuisement physique, physiologique s’ajoute l’épuisement émotionnel. Derrière un burn out maternel ou paternel, il est fréquent de trouver un burn out amoureux.

L’inquiétude face aux nouvelles compétences qui sont à mettre en route en tant que mère, le manque de soutien et d’accompagnement au développement des gestes, des attitudes, des habiletés à déployer avec un tout petit. « La description du poste de travail d’une mère est aussi large qu’elle est longue (…/…)La première frustration qui résulte de la variété de ces tâches et de leur simultanéité, c’est l’impossibilité de se focaliser sur une activité de façon prolongée. »(8)

Les signes de l’épuisement :

Les signes fréquents sont des douleurs diffuses, des troubles du sommeil, de la digestion. Il y a aussi des troubles de l’humeur, des nausées, des maux de tête. Les symptômes sont très variés selon qu’il s’agisse d’un épuisement émotionnel, mental ou physique. En consultant un professionnel qui connait bien le phénomène de l’épuisement, il sera plus facile de définir votre état.

Les remèdes :

Dans le cas d’un épuisement professionnel, le premier remède prescrit est l’arrêt de travail. Dans le cas des mères de famille qu’elles aient une activité professionnelle à l’extérieur du foyer ou non, cela est difficilement réalisable. Et pourtant, un temps de vacances et de repos sans enfant est nécessaire voir indispensable à un bon rétablissement. En parler pour ne pas rester seule avec ce problème. Revoir l’alimentation afin d’apporter les nutriments nécessaires au fonctionnement physiologique. Prendre du temps pour dormir, le sommeil est réparateur de la fatigue. Se faire masser, recevoir un soin énergétique, et tout autre moyen auquel vous pouvez faire appel pour recharger les batteries.Et bien sûr, se faire aider.

Prendre conscience de cet état d’épuisement pour y remédier est un préalable nécessaire afin d’éviter de sombrer dans la deuxième phase : la distanciation.

Marie-Christine Eustache, coache professionnelle certifiée RNCP1, auteure du livre « Le burn out maternel, comment j’en suis sortie« ,

(1) http://yahoo.mamantravaille.fr/maman_travaille/2013/06/1-m%C3%A8re-sur-2-a-d%C3%A9j%C3%A0-renonc%C3%A9-%C3%A0-une-opportunit%C3%A9-professionnelle-pour-pr%C3%A9server-sa-vie-familiale-exclus.html

(2) http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/%C3%A9puisement/30624

(3) http://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00572936/document

(4)http://docnum.univ-lorraine.fr/public/BUMED_MESF_2013_BOURLON_MARIE.pdf

(5) http://www.lllfrance.org/Autres-textes/Claude-Didierjean-Jouveau-L-allaitement-ca-fatigue.html

(6) http://www.hopital.fr/Vos-dossiers-sante/Sommeil

(7)http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/FHPARIT12g_D3tachesd.pdf

(8) p62-63 « La fatigue émotionnelle et physique des mères » Violaine Guéritault

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